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La clarification des structures expériencielles essentielles à l’oeuvre dans nos engagements moraux quotidiens permet à la fois (1) d’en fournir une auto-compréhension efficace et (2) de contribuer de manière significative à des questions théoriques et pratiques de philosophie morale. Comme l’entreprise phénoménologique s’occupe de révéler les structures a priori de l’expérience en général, elle est dès lors bien placée pour dégager les structures essentielles de l’expérience morale en particulier. La phénoménologie peut donc contribuer significativement à des questions relevant de la philosophie morale. Dans cet article, j’aimerais apporter ma contribution au domaine, relativement restreint mais en plein essor, de l’éthique phénoménologique. Je m’efforcerai de le faire d’abord en identifiant et en consolidant le niveau de base de la donation de sens, ensuite en esquissant les structures a priori de la volition en vue de démontrer comment de telles structures, dégagées phénoménologiquement, sont requises par l’expérience morale. Plus spécialement, je situe l’expérience morale, dans la section 1, au niveau de la signification phénoménologiquement identifiée comme monde de la vie, puis je prends la défense de celui-ci en montrant comment il est immunisé contre la rationalisation naturaliste. En garantissant ainsi le niveau de la signification concerné et en restreignant considérablement la portée de nos analyses, j’en viens ensuite, dans la section 2, à rapprocher les unes des autres les analyses de la volition d’Aristote, de Husserl et de Heidegger. Ce rapprochement est accompli grâce à un point de continuité de nature conceptuelle: la prohairesis. L’examen de la fonction de ce concept (pris au sens d’une structure intentionnelle) et de sa continuité phénoménologique prépare ainsi le terrain pour des analyses phénoménologiques plus poussées consacrées aux vertus.

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