Emmanuel Lévinas et la littérature

De l'herméneutique éthique à la langue originelle

Matthieu Dubost

pp. 288-311

Emmanuel Lévinas ne s'est intéressé que très ponctuellement à l'esthétique. Paradoxalement il n'a jamais cessé de fréquenter les œuvres d'art et plus particulièrement celles de la littérature. On cherche ici à expliciter la relation ambiguë du philosophe à la littérature en considérant autant son activité critique que son propre travail stylistique. En revenant sur la question du langage et de son fondement, on peut ainsi dégager les grandes règles de ce qu'il convient d'appeler une herméneutique éthique. Sa mise en œuvre dans le Talmud et dans la littérature du XXe siècle permet d'en saisir l'intérêt. On est alors peu à peu conduit à une définition proprement lévinassienne de la littérature comme une des formes privilégiées de l'expression du Dire. Par cet art, on accède à une langue originelle, c'est-à-dire poétique, qui se signale par la manifestation — instable — de son lien à l'Autre.

Publication details

Full citation:

Dubost, M. (2006). Emmanuel Lévinas et la littérature: De l'herméneutique éthique à la langue originelle. Revue philosophique de Louvain 104 (2), pp. 288-311.

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