Sartre et la critique des fondements de la psychologie

Quelques pistes sur les rapports de Sartre et de Politzer

Arnaud Tomès

pp. 223-244

Le texte de l’Esquisse d’une théorie des émotions s’ouvre sur une critique très radicale des psychologies en vogue à l’époque, qui sont les psy­chologies positives ou expérimentales, avant de critiquer plus précisément quatre types de théorie de l’émotion : la théorie périphérique de William James, qui prend place dans son Traité de psychologie ; celle que l’on trouve chez Janet ; la description de l’émotion propre à la psychologie de la forme ; et enfin l’interprétation psychanalytique du phénomène de l’émotion. Les deux tiers de l’Esquisse d’une théorie des émotions sont donc occupés par ce que l’on pourrait appeler une véritable critique des fondements de la psycho­logie : une critique de leurs postulats théoriques fondamentaux ; de leur démarche ; et de leurs résultats, qui ne sont qu’une accumulation de faits empiriques. À ce type de psychologie, Sartre oppose une autre manière de faire de la psychologie — manière dont on n’a peut-être pas encore perçu toute l’importance et toute l’originalité —, qui se fonde sur la démarche phénoménologique : le cas de l’émotion ne vient en quelque sorte qu’illustrer cette nouvelle manière de faire.

Publication details

Full citation:

Tomès, A. (2012). Sartre et la critique des fondements de la psychologie: Quelques pistes sur les rapports de Sartre et de Politzer. Bulletin d'Analyse Phénoménologique 8 (1), pp. 223-244.

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