Tension entre spontanéité et passivité dans l’étude sartrienne de l’émotion

Noémie Mayer

pp. 245-260

La psychologie phénoménologique sartrienne, qui s’attèle à repenser la mé­thode psychologique classique, inopérante et cernée de préjugés et d’a priori chargés, fait de l’émotion un de ses sujets de prédilection. Elle constitue un thème continu du projet philosophique sartrien, de son premier essai à sa dernière somme biographique, traversant divers types d’approches de la réalité-humaine, s’inscrivant toutes dans un projet global d’investigation et de compréhension de l’homme en situation, de l’individu concret dans son époque, dans ses rapports au monde, indissociable d’une pensée de la liberté en construction. La conception de l’émotion élaborée par Sartre est assez constante malgré de nets bouleversements contextuels. Elle sera ballottée de cadres en cadres, passant du statut d’acte de conscience dont la psychologie phénoménologique s’évertue à saisir l’essence, à celui d’une conduite indivi­dualisante du pour-soi au cœur d’une ontologie phénoménologique à la fonc­tion d’anthropologie fondatrice qui vise à balayer l’entièreté des caractéris­tiques de la conscience. L’émotion deviendra finalement, dans la psychana­lyse existentielle appliquée, le lieu même de la construction de soi dans l’enfance en ce que le choix originel se crée sur base d’un affect en situation qui orientera toute la destinée sociale et affective de l’individu considéré.

Publication details

Full citation:

Mayer, N. (2012). Tension entre spontanéité et passivité dans l’étude sartrienne de l’émotion. Bulletin d'Analyse Phénoménologique 8 (1), pp. 245-260.

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