Verbes et constructions verbales en grammaire cognitive

la prédication autrement

Jean-Rémi Lapaire

Le terme « prédicat » est communément utilisé en grammaire cognitive, mais la prédication occupe une place marginale dans la théorie, qui préfère raisonner en termes de construction. La langue dispose en effet d’un répertoire d’agencements formels qui sont autant de structures, procédant par assemblage de symboles et appariements conventionnels forme-sens. Organisatrices et médiatrices de l’expérience qu’elles sont chargées de mettre en syntaxe, les constructions verbales scénarisent les événements, en distinguant cadres, repères, actants, et en mettant en perspective leur interaction. L’analyse d’une construction verbale renseigne donc autant sur l’événement lui-même que sur la façon dont ce dernier est appréhendé par un sujet parlant, percevant et pensant. En grammaire cognitive, toute forme ou catégorie, lexicale ou grammaticale, contribue à l’élaboration du sens. Aucune n’est arbitraire ni vide. Même la plus schématique s’avère signifiante.Bien que les noms de Kay, Fillmore, Lakoff, Goldberg et Croft soient ceux volontiers associés à l’émergence et à la diffusion de la grammaire des constructions, il faut reconnaître l’influence capitale (mais rarement assumée) de Whorf, qui très tôt conçoit la syntaxe comme un patron structural et cognitif, une forme symbolique à part entière. Mais surtout, il est important de comprendre que la grammaire cognitive des constructions repose tout entière sur les principes fondamentaux de la grammaire cognitive générale que Langacker énonce dès les fondements.

Publication details

DOI: 10.4000/corela.4992

Full citation:

Lapaire, J.-R. (2017). Verbes et constructions verbales en grammaire cognitive: la prédication autrement. Corela 22 (HS), pp. n/a.

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