Grammaire cognitive des prépositions

épistémologie et applications

Jean-Rémi Lapaire

La grammaire cognitive a commencé par s’appeler « grammaire de l’espace » et ce n’est donc pas un hasard si la cognition spatiale a joué un rôle majeur dans le développement de la théorie générale. De nos jours encore, des termes dénotant des entités spatiales comme domaine, région, espace, scène, zone, cadre, ancrage, repère sont appliqués à un très grand nombre de phénomènes.Les prépositions sont fondamentalement considérées par les grammairiens cognitivistes comme des marqueurs spatiaux dont le sens premier a été étendu à d’autres domaines. À ce titre, les prépositions révèlent de façon remarquable les mécanismes de représentation qui sous-tendent la représentation symbolique des relations spatiales. Elles sont également des indices fiables des phénomènes de transfert conceptuel entre domaines. Il est d’usage d’attribuer à chaque préposition une forme schématique abstraite, figurée au moyen d’un diagramme. Ce processus spontané de représentation permet de faire comprendre le caractère signifiant de la morphologie grammaticale, de mettre en évidence les figures et les images mentales associées au sens grammatical, de faire ressortir l’écologie et l’ancrage expérientiel des mécanismes de conceptualisation humains, de révéler l’articulation entre motivations notionnelles et fonctionnelles dans le processus de grammaticalisation.

Publication details

DOI: 10.4000/corela.5003

Full citation:

Lapaire, J.-R. (2017). Grammaire cognitive des prépositions: épistémologie et applications. Corela 22 (HS), pp. n/a.

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