164919

(2013) Noesis 21.

L'intraduisible

Jean Robelin

pp. 387-400

L’intraduisible soumet la traduction à la torture : on doit rendre la non-équivalence ; meilleure est la traduction, moins la compréhension est assurée. Si toute traduction est interprétation, alors moins on traduit, plus on élimine l’arbitraire interprétatif. La relativité des ontologies implique l’absence de véritable synonymie, donc l’impossibilité de la paraphrase. L’intraduisible, c’est le caractère inachevé d’un texte qui peut par là répondre à des problèmes qui n’étaient pas ceux de l’auteur. C’est l’historicité du texte. Mais celle-ci ne naît pas simplement de l’inachèvement du sens des énoncés. Elle naît de l’énonciation et l’intraduisible vient aussi de l’historicité de cette dernière. Le traducteur traduit sur fond d’intraduisible, car il doit rendre des systèmes de différences.

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Full citation:

Robelin, J. (2013). L'intraduisible. Noesis 21, pp. 387-400.

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