Mimesis, facts & fakes

Mandana Covindassamy

pp. 63-78

Si avec la Poétique d’Aristote, la mimesis a été placée au cœur de l’art poétique, la rupture qu’introduit la photographie, suivie par le cinéma, est sans retour. Capables de restituer la présence effective des objets du monde réel par l’empreinte lumineuse qu’ils laissent, ces nouveaux moyens techniques déplacent autant la fonction de la représentation picturale que celle de l’écriture. La tâche assignée à la littérature doit se redéfinir. Dans la prose allemande du xxe siècle, des lambeaux directement arrachés à la « réalité » font alors irruption chez certains auteurs et transforment le texte en patchwork à une époque où la violence de masse des conflits historiques lance un nouveau défi au travail littéraire. À la suite de Döblin, qui use du montage littéraire, des auteurs comme Kluge et Sebald mêlent images, citations et entretiens dans leurs récits. Leurs regards sur la réalité sont le fruit d’une confrontation avec les exigences de la représentation historique et ont partie liée avec la définition de la vérité en littérature. C’est en reprenant les termes du débat initié par Platon et Aristote que s’éclaire le rôle joué par la fiction dans l’agencement des bribes du réel que ces récits nous proposent en visant une vérité.

Publication details

DOI: 10.4000/rgi.1558

Full citation:

Covindassamy, M. (2015). Mimesis, facts & fakes. Revue germanique internationale 22, pp. 63-78.

This document is available at an external location. Please follow the link below. Hold the CTRL button to open the link in a new window.