Anthropologie et esthétique 

Carsten Zelle

pp. 147-160

Le présent article a pour objet deux essais complémentaires du jeune Schiller sur le théâtre : Über das gegenwärtige teutsche Theater (1782) et Was kann eine gute stehende Schaubühne eigentlich wirken ? (1784). Ces deux textes seront analysés sous deux angles. D’une part, on les examinera à la lumière de la condamnation platonicienne du théâtre telle que Rousseau la reprend dans sa Lettre à d’Alembert (1758). D’autre part, ils seront étudiés à la lumière des théories des médecins philosophes de l’Aufklärung tardive qui, à travers leur représentation du commercium mentis et corporis, entreprennent de justifier anthropologiquement le théâtre – une légitimation reprise par Schiller lui-même dans le concept de « moyen terme » (Mitte), qu’il expose dans ses publications touchant à la médecine. S’éclaire ainsi la notion d’« état médian », concept anthropologique central sur lequel l’essai de 1784 fonde la justification du théâtre. L’« état médian » apparaît comme un concept charnière dans l’œuvre schillerienne, dans la mesure où il relie les écrits relatifs à la médecine de l’époque de la Karlsschule à la conception weimarienne de l’esthétique classique.

Publication details

DOI: 10.4000/rgi.153

Full citation:

Zelle, C. (2006). Anthropologie et esthétique . Revue germanique internationale 4, pp. 147-160.

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