"Ars vitae, Ars tacendi"

Marc De Launay

pp. 109-121

En 1886, un changement d’éditeur permet à Nietzsche de prendre quelque distance par rapport à l’ensemble de son œuvre : il rédige, durant l’été de cette année, des avant-propos qui sont écrits dans l’esprit de Par-delà bien et mal qui paraîtra à l’automne et se prolongera par la Ve partie du Gai Savoir. Ces textes forment une unité thématique largement dominée par le souci que prend Nietzsche d’indiquer la manière dont il souhaite être lu, et, par conséquent, la manière dont il a écrit tout en réfléchissant soigneusement au choix de ce qu’il communique. Il en ressort que Nietzsche renoue avec la tradition philosophique de la partition entre discours ésotérique et discours exotérique, ce qui implique une autre manière de lire ses aphorismes et d’interpréter certaines notions, celle de « volonté de puissance », par exemple. Le plus surprenant étant que Nietzsche semble alors résolument adopter la conception platonicienne du rôle éminent qui échoit au philosophe-législateur.

Publication details

DOI: 10.4000/rgi.714

Full citation:

De Launay, M. (1999). "Ars vitae, Ars tacendi". Revue germanique internationale - ancienne série 11, pp. 109-121.

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