Au risque de la prose

une esthétique persane de la coordination

Justine Landau

pp. 97-110

Les poéticiens de l’Iran pré-moderne n’ont jamais éludé la délicate question de la nature de la poésie. Du vers (naẓm), de son essence et de ses attributs, ils offrent des analyses copieuses, quoique divergentes. De son pendant, en revanche, presque rien n’est dit : comment définir la prose (naṯr) ? Comment les lettrés de l’Iran classique la concevaient-ils ? Par-delà le simple critère métrique, l’artigraphie du XIIIe siècle semble faire signe vers certains traits positifs, prosodiques et syntaxiques, qui la caractérisent. La coordination (‘ aṭf) est de ceux-là. Excédant les règles de la grammaire, il se pourrait même que l’inclination à la «jonction » (vaṣl) et au «reploiement » (edrāj) invoquée par les auteurs reflète un authentique idéal esthétique. C’est cette notion de la prose d’art dans l’Iran médiéval que voudrait éclairer le présent article.

Publication details

Full citation:

Landau, J. (2014). Au risque de la prose: une esthétique persane de la coordination. Histoire Épistémologie Langage 36 (2), pp. 97-110.

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