174200

(2014) Astérion 12.

Les raisons de l'autorité dans le traité De la foy humaine de Pierre Nicole et Antoine Arnauld

Delphine Reguig

Parmi les textes de controverse théologique qu’a suscités l’opposition institutionnelle à Port-Royal dans la hiérarchie catholique, le traité De la foy humaine, daté du 20 août 1664 et probablement imprimé clandestinement à Paris, reprend de manière originale la question de la distinction entre science, foi et opinion, développée dans la Logique deux ans auparavant. L’argumentation polémique du traité De la foy humaine, centrée sur le rôle de la médiation dans la construction d’une croyance, se rattache à celle de la série de textes suscités par la controverse sur les Cinq Propositions de Jansénius. Le traité constitue une réaction à l’imposition en 1664, par le nouvel Archevêque de Paris, Hardouin de Péréfixe, aux religieuses de Port-Royal, de l’obligation de signer un formulaire reconnaissant l’hérésie du livre de Jansénius, l’Augustinus, sous peine d’excommunication. Le traité s’attache, contre ce qui est présenté comme un abus de pouvoir, à réserver un domaine propre à la critique rationnelle et au droit à désobéir à l’autorité qui ne serait pas vérace. Il fait du devoir du discernement une exigence chrétienne fondamentale : Arnauld et Nicole considèrent l’exercice de la conscience humaine au sein de la conception augustinienne du maître intérieur. L’argumentation ne porte pas sur une anachronique liberté de conscience mais sur la possibilité pour l’homme de se soumettre raisonnablement malgré la difficulté à se soumettre rationnellement.

Publication details

DOI: 10.4000/asterion.2554

Full citation:

Reguig, D. (). Les raisons de l'autorité dans le traité De la foy humaine de Pierre Nicole et Antoine Arnauld. Astérion 12, pp. n/a.

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