Le refus de la théorie et le sens pratique de la mauvaise foi chez Jean-Paul Sartre

Fabio Caprio Leite De Casto

pp. 189-201

Le statut théorique du rapport cognitif entre sujet et objet a été refusé par Sartre depuis ses premiers textes phénoménologiques et surtout dans L’Être et le Néant. C’est justement le rapport existentiel et immédiat de la conscience au monde, c’est-à-dire la conscience (de) soi, qui nous donne le point le plus substantiel dans la description phénoménologique sartrienne de la liberté. La conscience est plongée dans le monde et elle ne peut jamais lui échapper. Toutefois, elle peut quand même essayer de se cacher à elle-même dans une conduite de mauvaise foi, bien que dans ce cas elle soit vouée à l’échec. C’est à partir du concept de mauvaise foi que la morale même devient possible dans la pensée du Sartre phénoménologue. La possibilité de conversion est ce qui permet de la préciser et de la définir ; autrement dit, d’envisager l’authenticité de la conscience dans sa relation à autrui. La description de la conversion, c’est ce qui nous renvoie au sens moral de la liberté à travers son rapport pratique dans le monde. Nous essayerons de reconstituer brièvement le parcours qui a amené Sartre à cette idée fonda­mentale.

Publication details

Full citation:

Caprio Leite De Casto, F. (2008). Le refus de la théorie et le sens pratique de la mauvaise foi chez Jean-Paul Sartre. Bulletin d'Analyse Phénoménologique 4 (3), pp. 189-201.

This document is available at an external location. Please follow the link below. Hold the CTRL button to open the link in a new window.