L'expérimentation sur l'être humain

De la nécessité de la recherche au rejet de l'objectivation médicale

Marie-Geneviève Pinsart

pp. 466-499

Hans Jonas est un des premiers philosophes à s'être intéressé au développement de la bioéthique dans les années 1960. Il souligne que l'expérimentation sur l'être humain est justifiée tant d'un point de vue scientifique que social: elle est incontournable pour améliorer ou mettre au point de nouveaux traitements et elle témoigne de la haute valeur que la société occidentale accorde au progrès. Jonas estime que l'expérimentation représente toujours une forme de sacrifice et que le consentement véritablement libre de la personne est très rare. Il établit une distinction entre la valeur d'un acte et l'obligation de l'accomplir et rappelle que seule la formulation négative de la Règle d'Or («Ne fais pas aux autres ce que tu n'aimerais pas qu'ils te fassent») est prescriptive. Le degré d'identification de la personne avec l'expérimentation est, selon lui, un critère permettant de sélectionner les sujets. Sa réflexion sur l'expérimentation brise le ghetto de l'expertise purement scientifique et médicale et invite le philosophe à envisager des questions bioéthiques affectant le statut de l'être humain présent et à venir.

Publication details

Full citation:

Pinsart, M. (2002). L'expérimentation sur l'être humain: De la nécessité de la recherche au rejet de l'objectivation médicale. Revue philosophique de Louvain 100 (3), pp. 466-499.

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