L'apprenti sorcier. A propos d'un poème de Paul Celan

Werner Wögerbauer

pp. 157-177

La thèse d’un « parisianisme poétique » de Paul Celan a tour à tour été soutenue et combattue par la critique allemande. L’hermétisme de Celan, selon un horizon de compréhension spécifiquement germanique, ne pouvait s’expliquer autrement que par le recours à l’arrangement fortuit ou comme l’expression d’un mystère insondable. L’enjeu était celui de la légitimité d’une parole poétique obscure. Face à une poésie si fortement individualisée, et afin de la rendre conforme à leur attente, les interprètes s’efforçaient de traduire ses énoncés dans les termes d’une vérité collective. Dans ce débat sur l’importance de la tradition poétique française pour l’œuvre de Celan, le poème Ein Knirschen von eisernen Schuhn ist im Kirschbaum, du recueil Pavot et mémoire (1952), est souvent cité en exemple. La lecture proposée ici tient compte de la cohérence idiomatique de la langue des poèmes ; l’analyse des interprétations antérieures fait apparaître les déformations que le sens subit dans le jeu de miroir des représentations culturelles.

Publication details

DOI: 10.4000/rgi.522

Full citation:

Wögerbauer, W. (1995). L'apprenti sorcier. A propos d'un poème de Paul Celan. Revue germanique internationale - ancienne série 4, pp. 157-177.

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