L'universalité du remplissement

Réflexions sur la référence des intentions de signification dans les Recherches logiques

Maria Gyemant

pp. 1-27

Le problème central des Recherches logiques est de déterminer le rapport entre deux types d’actes : les actes de signification et les actes d’in­tuition (perception et imagination), donc entre d’un part des actes dont les objets sont de l’ordre du langage et, d’autre part, les actes qui « accèdent » à la réalité, dans lesquels l’objet réel est présent lui-même. Ce rapport est introduit dans la Ire Recherche logique sous le nom de « remplissement » mais sa vraie nature deviendra claire seulement dans la VIe Recherche logique. Le remplissement sera alors la synthèse d’un acte de signification et d’un acte d’intuition visant un même objet. Ce modèle d’une intention vide qui se remplit par la suite pose cependant certains problèmes. Premièrement, les significations peuvent-elles jouer le rôle d’objets et, si oui, quelle est la nature de ceux-ci ? Deuxièmement, peut-on vraiment isoler des intentions de signification, dont l’objet ne serait ni réel (comme dans la perception) ni même possible (comme dans l’imagination), mais d’une tout autre nature ? Puisqu’une imagination peut aussi jouer le rôle d’intuition remplissante, toute intention de signification doit se remplir (aboutir à un objet réel ou, au moins, possible), sans quoi elle ne serait pas une signification du tout, elle n’aurait aucun sens. Enfin, si nous acceptons cette thèse de l’universalité du remplissement, ou au moins de sa possibilité, comment penser le cas des objets idéaux, dont le remplissement ne va pas de soi ?

Publication details

Full citation:

Gyemant, M. (2010). L'universalité du remplissement: Réflexions sur la référence des intentions de signification dans les Recherches logiques. Bulletin d'Analyse Phénoménologique 6 (4), pp. 1-27.

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