La résistance vive du corps dans l'"Essai" de Maine de Biran

Nathalie Frogneux

pp. 65-81

A partir du paradoxe des deux interprétations opposées de Maine de Biran que proposent Merleau-Ponty et Henry, ce texte propose de revenir sur le rapport au corps au sein de l'effort. Si deux grands commentateurs peuvent avoir des interprétations à ce point contrastées, c'est que Biran lui-même ne clarifie pas le lien entre le moi et le corps propre au sein de l'effort. En réalité, le moi demeure le pôle actif, laissant le corps passif ou inerte. Faut-il lier l'activité à la volonté? En prenant quelque distance supplémentaire à l'égard de la matière étendue, Biran aurait sans doute pu équilibrer davantage la polarité du fait primitif en reconnaissant, à partir d'un modèle biologique, une activité infravolontaire du corps. En menant jusqu'au bout son enquête du fait primitif, Biran aurait alors maintenu la dualité sans dualisme entre le moi et le corps et n'aurait pas réduit les fœtus et les animaux à des êtres sensitifs non moteurs.

Publication details

Full citation:

Frogneux, N. (2005). La résistance vive du corps dans l'"Essai" de Maine de Biran. Revue philosophique de Louvain 103 (1), pp. 65-81.

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