Approches anthropologiques et racines philologiques des transferts culturels

Michel Espagne

pp. 213-226

L’anthropologie, telle qu’elle se développe depuis le xixe siècle, implique une réflexion sur les transferts culturels, son objet principal. Liée à une équation humboldtienne langue nation, elle accentue aussi le poids de la langue dans la mise en récit des descriptions de peuples lointains. Max Müller dont le destin personnel, le passage d’Allemagne en Angleterre, illustre un transfert, établit une relation entre la mythologie comparée, c’est-à-dire la circulation des mythes, et la circulation des peuples. L’africaniste Frobenius, dont les outils intellectuels néo-romantiques semblent s’opposer aux Lumières françaises, hérite lui aussi d’un arrière-plan philologique. On en retrouve la trace récurrente dans les contributions « structuralistes » de la revue anthropologique L’homme qui au même titre que la vieille Année sociologique tient compte des théories du langage. À travers les divers aspects du problème, de ses racines philologiques, l’histoire de l’anthropologie apparaît comme une forme complexe de transfert culturel.

Publication details

DOI: 10.4000/rgi.1014

Full citation:

Espagne, M. (2004). Approches anthropologiques et racines philologiques des transferts culturels. Revue germanique internationale - ancienne série 21, pp. 213-226.

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