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(2014) Methodos 14.

La critique de l'esse intentionale par Guillaume d'Ockham

Jean Celeyrette

Brentano dans son introduction des objets in-existants affirme qu’il s’est inspiré de thèses médiévaleset on considère généralement qu’il se réfère aux thèses scotistes. En fait l’intentio a été l’objet d’intenses débats du milieu du XIIIe au milieu du XIVe siècle. On se propose ici d’en donner une idée à partir de la critique la plus radicale de la notion d’esse intentionale par Guillaume d’Ockham. Pour cela on commence par rappeler les principales thèses qui font intervenir des intentiones avec un certain type d’existence, des species dans les processus de perception et d’aperception, et l’objet de l’intellection avant de présenter leur réfutation par Ockham. On montre que si cette réfutation est tout de suite radicale pour les species, elle retient pour l’intellection certains aspects de la solution scotiste. Ockham est alors conduit, dans un premier temps, à considérer l’objet de l’intellection comme une entité, un fictum ayant un mode d’être propre, un esse objectivum. Mais comme il se met par là en contradiction avec l’argument d’économie qu’il invoque systématiquement par ailleurs, celui-ci est retourné contre lui par certains de ses adversaires. Si bien que dans un second temps il considère l’acte de l’intellection comme signe de la chose intelligée et refuse toute existence à quelqu’objet de l’intellection qui serait autre que la chose.

Publication details

DOI: 10.4000/methodos.3687

Full citation:

Celeyrette, J. (2014). La critique de l'esse intentionale par Guillaume d'Ockham. Methodos 14, pp. n/a.

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