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(2014) Methodos 14.

Le vouloir-dire en situation, du jeune Heidegger à Hans Lipps

Simon Calenge

L'approche herméneutique du vouloir-dire, représentée ici par Martin Heidegger et Hans Lipps décrit le véritable lieu d'origine de ce qu'on appelle signification dans l'expérience que chacun fait de sa situation, et donc antérieurement à tout langage. La signification n'apparaît pas alors simplement comme le contenu idéal et théorique du discours, mais semble en première analyse appartenir à la tournure pratique d'une situation : elle est ce que l'on comprend d'une chose quand on en détermine les emplois possibles en vue d'une fin déterminée. Mais du point de vue des herméneutiques heideggerienne et lippsienne, cette détermination pragmatique de la signification demeure incomplète tant que ne lui est pas ajoutée une compréhension langagière de la signification qui échappe justement à tout pragmatisme. Il s'avère alors que le rôle du vouloir-dire, de la signification attachée au discours effectivement prononcé, est de compléter les significations attachées aux choses dans une situation donnée. La parole n'a pas pour rôle de simplement refléter les significations préalablement données dans l'expérience pratique de la situation, mais doit au contraire les compléter en les faisant assumer par quelqu'un. La signification du discours, le vouloir-dire, est un vouloir-se-dire du locuteur, sans lequel les significations pragmatiques de la situation demeureraient inachevées.

Publication details

DOI: 10.4000/methodos.3678

Full citation:

Calenge, S. (2014). Le vouloir-dire en situation, du jeune Heidegger à Hans Lipps. Methodos 14, pp. n/a.

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