230035

(2016) Cités 67.

Penser et agir

Pascal Delhom, Christina Schües

pp. 93-104

Un des grands mérites de Hannah Arendt a été son engagement pour défendre la sphère publique et pour l’explorer sans cesse à la recherche de formes praticables de politique. Elle le fait à une époque où l’exigence même de penser le politique et de poser la question des conditions de sa constitution devient particulièrement dramatique : à une époque d’agissements totalitaires qui ont produit l’effondrement des catégories fondamentales de la pensée et de l’action, à une époque où la reconnaissance de la pluralité et des droits fondamentaux entre les hommes était remplacée par la peur et l’horreur, le meurtre et les atrocités. Elle écrit donc à une époque où la responsabilité politique ne pouvait plus s’exercer en entrant dans le domaine de l’action mais seulement en s’en tenant à l’écart. La destruction de l’Europe et surtout la « tentative volontaire d’extermination » des Juifs avait transformé « le fond de la réalité en un abîme » dans lequel on était entraîné si l’on voulait tenter d’« expliquer » ces monstruosités par une étude de l’histoire du peuple allemand ou juif.

Publication details

DOI: 10.3917/cite.067.0093

Full citation:

Delhom, P. , Schües, C. (2016). Penser et agir. Cités 67, pp. 93-104.

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