164729

(1999) Philosophique 2.

La dimension affective du sentir dans l'expérience esthétique

Carole Talon

pp. 15-28

L'objectif de cet article est de nous reconduire au projet des fondateurs de l'esthétique, – Alexander Baumgarten (1714-1762) et Kant, – c'est-à-dire à la considération du sentir sous toutes ses formes comme objet de réflexion privilégié de l'esthétique, qui n'est pas la science de la beauté, mais l'ontologie du sentir, c'est-à-dire le savoir de ce qu'est sentir. Comment un tel savoir est-il accessible ? Par l'expérience esthétique, entendue comme l'unité d'une attitude (sentir) et d'une affection (plaisir). S'appuyant sur les analyses d'Erwin Straus dans Du sens des sens (1935), l'auteur montre que le sentir n'est pas réductible à un mode du connaître, car sa dimension affective nous est cachée par les nécessités de l'action, qui ordonnent « le sentir au connaître, et le connaître à l'agir » et nous conduisent illusoirement « à voir dans le sentir un connaître et non un ressentir ». On comprend dès lors que le plaisir esthétique, – c'est-à-dire les plaisirs simultanés du sentir comme état, de la présence du sensible et de la conscience de se sentir sentant, – doit être cherché dans l'immanence du sentir

Publication details

DOI: 10.4000/philosophique.238

Full citation:

Talon, C. (1999). La dimension affective du sentir dans l'expérience esthétique. Philosophique 2, pp. 15-28.

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