Acédie et conscience intime du temps

Gaëlle Jeanmart

pp. 3-32

L’analyse de la notion d’acédie proposée ici se découpe en trois parties. Une première partie, historique, est consacrée à l’examen de textes de législateurs du monachisme évoquant cette notion née pour qualifier la prostration de l’anachorète qui n’arrive plus à investir l’ascèse et le mode de vie solitaire qu’il s’est choisi. Une deuxième partie, esquisse d'une phénoménologie de l'acédie, est consacrée à une analyse de ses déterminations essentielles pour la sortir de son cadre historique et voir en quoi elle constitue une disposition anthropologique fondamentale de l’âme humaine. Plus précisément, l’auteur examine en quoi elle est une expérience privilégiée de la structure temporelle de l’âme, dans la lignée des réflexions augustiniennes sur le temps au livre XI des Confessions et de l'analyse heideggérienne de l'ennui dans les Concepts fondamentaux de la métaphysique. Dans la dernière partie, elle suggère enfin quelques réflexions à propos de la disparition dans la pensée occidentale de cette notion décrivant une disposition fondamentale de toute âme humaine à ne rien désirer, disparition qui a entraîné aussi celle de la conception subjective du temps de la conscience intime esquissée chez Augustin et qui ne réapparaîtra que bien plus tard, chez Brentano et dans la phénoménologie husserlienne.

Publication details

Full citation:

Jeanmart, G. (2006). Acédie et conscience intime du temps. Bulletin d'Analyse Phénoménologique 2 (1), pp. 3-32.

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