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148384

(2000) L'archéologie du monde, Dordrecht, Springer.

Les présupposés idéalisants de l'idéation

Dominique Pradelle

pp. 126-152

Nous avons vu que l'interprétation husserlienne des relations of ideas chez Hume servait d'instrument pour critiquer la méthode kantienne de dégagement de l'a priori et trouver la méthode adéquate. Chez Kant en effet, l'a priori est forme par opposition à la matière, et obtenu par une élimination de toutes les qualités sensibles, laissant comme résidus irréductibles les propriétés non sensibles: ainsi nul chemin ne conduit des qualités secondes aux qualités premières, des affections sensibles aux formes pures, lesquelles sont maintenues dans une opposition radicale comme matière sans forme et forme sans matière; en particulier, il n'y a nulle connexion intrinsèque entre l'espace et les qualités sensibles, le premier ne faisant que rassembler par une mise en ordre extrinqèque les secondes au plan de l'extériorité spatiale. C'est pourquoi, tout en corrigeant par la limitation de la connaissance finie aux phénomènes l'opposition traditionnelle entre une chose sensible non réelle et une chose en soi réelle mais accessible à la seule intellectio, Kant la réintègre en fait dans l'ordre de la phénoménalité: car sueles les qualités premières sont douées d'une fonction objectivante, tandis que les qualités secondes, de par leur validité simplement subjective, en sont privées.

Publication details

DOI: 10.1007/978-94-024-1586-5_6

Full citation:

Pradelle, D. (2000). Les présupposés idéalisants de l'idéation, in L'archéologie du monde, Dordrecht, Springer, pp. 126-152.

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