Quand l'Europe oublie Herder, Humboldt et les langues

Jürgen Trabant

pp. 153-165

Les Européens se contentent de plus en plus de l’apprentissage exclusif de l’anglais globalisé comme seule langue véhiculaire internationale. L’initiative des institutions européennes, en 2001, pour l’apprentissage d’autres langues européennes que l’anglais est dès son départ affaiblie par la conception de la langue sous-jacente à cette politique. Pourquoi apprendre d’autres langues si l’on peut tout faire, i. e. communiquer dans la vie pratique et scientifique, avec une seule ? La conception communicative et pratique n’encourage pas le multi- ou diversilinguisme européen. En plus, la tradition dominante de la pensée linguistique européenne n’est pas une pensée de la multiplicité des langues, elle est plutôt nostalgique de la langue unique et favorise donc toute dynamique d’uniformisation. L’article essaie de montrer que dans les théories linguistiques de Herder et de Humboldt, on trouve une autre conception de la langue (cognitive, positivité de la diversité, poétique) qui pourrait fournir une justification plus profonde aux études des langues. Elle serait peut-être aussi apte à soigner la faiblesse culturelle et l’effacement linguistique de l’Europe de langue allemande.

Publication details

DOI: 10.4000/rgi.982

Full citation:

Trabant, J. (2003). Quand l'Europe oublie Herder, Humboldt et les langues. Revue germanique internationale - ancienne série 20, pp. 153-165.

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