174200

(2014) Astérion 12.

Penser, divaguer 

l'association des idées chez Locke

Pierre-Louis Autin

Locke écrit à Molyneux qu’il veut donner à l’association des idées plus de portée encore qu’il ne l’a fait dans l’Essai. S’appuyant sur les textes politiques, pédagogiques, ainsi que sur Of the Conduct of the Understanding, nous y trouvons de fait à dépasser les applications courantes que l’on fait de l’association des idées lockienne (théorie de l’erreur, question de la maîtrise des passions) : nous nous risquons ainsi à montrer que le processus de liaison et d’association est en jeu au niveau fondamental et biologique de l’existence humaine. L’opposition de l’adaptation et de l’inadaptation (cette dernière permettant de nommer et repérer les pathologies de l’association) fonctionne pour le vivant (1), mais aussi pour la description du soi (2). L’association des idées rend en effet difficile à l’esprit de s’approprier lui-même, de comprendre l’origine de ses propres pensées. Enfin, et c’est la troisième application de cette étude, si l’on se tourne du côté de l’expérience (3), alors que l’activité industrieuse et adaptée à l’expérience met la nature à notre disposition parce que nous y avons trouvé les bonnes liaisons, l’association d’idées nous fixe dans des liens stériles avec le monde et permet de comprendre ce qu’est la folie. Ainsi, à propos du vivant, du moi et de l’expérience humaine, l’association des idées apparaît comme le « scrupule sceptique auquel se heurte l’abandon confiant à la voie des idées ».

Publication details

DOI: 10.4000/asterion.2498

Full citation:

Autin, P. (). Penser, divaguer : l'association des idées chez Locke. Astérion 12, pp. n/a.

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